Créé fin 2008, BlackFin Capital Partners, fonds spécialisé dans le domaine des services financiers, a réalisé son premier investissement en entrant au capital d’Owliance. Le fonds a pris une participation de quelque 15% dans la société de services de gestion de contrats et de prestations d’assurance, détenue auparavant quasi intégralement par ses fondateurs. Alors que la stratégie de Blackfin repose sur l’investissement de tickets unitaires compris entre 10 et 30 millions d’euros, le montant investi dans cette opération se révèle toutefois bien inférieur.
«Notre objectif est d’apporter à Owliance les moyens de son développement, qui passera par de la croissance organique et externe. Notre participation au capital augmentera progressivement, au gré des acquisitions qui seront réalisées par Owliance et que nous financerons. Notre ticket global dépassera dès lors les 10 millions d’euros», explique à L’Agefi Bruno Rostain, co-fondateur de BlackFin aux côtés de trois anciens fondateurs de Fortuneo.
Au regard «de la forte concurrence sur le marché français de l’assurance et au vu des évolutions réglementaires au niveau européen, l’externalisation pour le compte des assureurs est un secteur promis à un fort développement», estime l’ancien président du directoire d’Aviva France, qui connaît le sujet.
L’horizon d’investissement de BlackFin se situe, à l’image du secteur, entre 5 et 7 ans. «Nous souhaitons faire d’Owliance un acteur visible, qui deviendra ainsi une cible intéressante pour les plus gros de son secteur», indique Bruno Rostain.
BlackFin, qui se focalise sur les opérations de capital développement avec des prises de participation minoritaires ou majoritaires, financera cette opération via son véhicule en cours de levée. Ce dernier, qui a réalisé un premier closing à 60 millions d’euros en décembre 2009, a dépassé le seuil des 100 millions d’euros en novembre et vise 250 millions d’euros à horizon 2011.
BlackFin entend réaliser entre 3 et 5 opérations par an. «Notre pipeline est bien fourni et nous avons plusieurs dossiers en cours. Il existe beaucoup d’opérations potentielles dans le secteur financier, où les groupes bougent beaucoup et se restructurent», relève Bruno Rostain.
Par Virginie Deneuville
L’AGEFI