LES CRÉATEURS DE FORTUNEO LANCENT BLACKFIN, POUR INVESTIR DANS LES PME FINANCIÈRES

Bravant la crise, un nouveau venu est apparu dans le monde du capital-investissement. Avec à sa tête des personnalités familières du secteur financier : Paul Mizrahi, Laurent Bouyoux et Eric May, les trois fondateurs du courtier Fortuneo ; et Bruno Rostain, PDG d’Aviva France jusqu’en septembre 2008. Avant Fortuneo, Laurent Bouyoux a été l’un des fondateurs et dirigeants des activités de produits dérivés de la Société Générale, puis directeur mondial desmarchés obligataires. Il a aussi été avec Paul Mizrahi l’un des fondateurs de Commerz Financial Products. En 1999 il décide de fonder le groupe ProCapital et son activité de courtage en ligne, Fortuneo, avec ses deux associés et en prend la présidence. Bruno Rostain est président du conseil de surveillance.

Deux ans et demi après la vente en 2006 de ProCapital au Crédit Mutuel Arkéa, ils décident demonter ensemble une société d’investissement spécialisée dans le secteur financier. Le pari est audacieux : créer une société de capital-investissement en plein tumulte boursier et décider de la dédier uniquement au secteur financier qui affronte sa plus grave crise depuis 1929. Agréée par l’AMF en mars 2009, la société est pourtant parvenue à lever 60 millions d’euros avec un premier closing réalisé le 24 décembre. L’objectif est d’atteindre 300 millions d’ici à la fin de l’année.

Quatre ans seront nécessaires pour investir ces fonds avec un principe d’investissement bien particulier. « Nous avons un modèle d’investissement qui n’est pas basé sur la dette, mais sur le développement de sociétés qui génèrent une vraie croissance de leur chiffre d’affaires et de leur résultat », explique Paul Mizrahi, le directeur général. Pour lui, la crise se révèle une opportunité du fait de l’écrasement de la valeur des actifs qu’elle a provoqué et de la remise en question de leur organisation par certains établissements financiers.

« Des départements d’activité ou des back-offices vont se retrouver en quelque sorte orphelins au sein de grands groupes parce qu’ils sont considérés comme des activités non stratégiques », poursuit Paul Mizrahi.

Le fonds compte entrer dans le capital d’entreprises parfois issues de « spin-off » dans des activités aussi variées que la gestion d’actifs, l’intermédiation ou le courtage de produits financiers, en les aidant à passer un cap dans leur développement. Une stratégie qui devrait, selon son dirigeant, leur éviter d’être aspirés par une nouvelle crise financière généralisée. « Le secteur financier est suffisamment vaste pour réduire les effets de cycles en sélectionnant des sous-secteurs d’activité. Par cette logique d’investissement, nous proposons un rendement moyen de 20%par an net », précise Laurent Bouyoux, le président.

Les Echos